Inde et spiritualité

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L’Inde est remplie de charlatans qui pensent plus à leur ego et à leur compte bancaire qu’à la réalisation spirituelle de leurs disciples. Les vrais «Maîtres» n’ont pas pignon sur rue, ils sont discrets et difficiles à trouver. Lorsque tu t’inscris à un cours de méditation ou de yoga et qu’on te demande plus que le simple prix du logement et de la nourriture (ou un prix prohibitif, c’est-à-dire supérieur au niveau de vie local), c’est qu’il y a anguille sous roche. Car il faut savoir que dans le bouddhisme et l’hindouisme, le savoir spirituel n’est pas un bien monnayable. Relevons qu’en Inde, le terme de « guru » signifie « guide spirituel » et n’a pas la connotation négative qu’il a en français, de même que celui de « secte », qui peut définir une branche ou un courant de l’hindouisme ou du bouddhisme et pas nécessairement une « communauté fermée, d’intention spiritualiste, où des guides, des maîtres exercent un pouvoir absolu sur les membres » (Le Petit Robert).

 

Les gurus les plus connus (et les moins fiables)

Osho

Décédé milliardaire en 1990, le « guru aux cent Rolls Royce », le « sex guru », se faisait également appeler Rajneesh ou Bhagwan, qui signifie rien de moins que Dieu. Il prétendait être la réincarnation de Buddha. Le cadre est posé. Très populaire auprès des occidentaux, notamment dans les années 1970 et 1980 en raison de sa vision très permissive de la sexualité, il est plutôt perçu avec mépris par les indiens. Sa communauté subsiste et son principal ashram est à Pune (ou Poona), dans le Maharashtra. Des messages subliminaux seraient utilisés dans les vidéos de présentations de l’ashram. Un grand adepte du culte de la personnalité.

Un docu édifiant sur OshoDOCU – Guru – Bhagwan, His Secretary & His Bodyguard – Les dérives d’un système, un passage de l’autre côté du mirroir, où les réelles aspirations d’Osho sont mises à jour grâce aux témoignages de son ancienne secrétaire et de son ancien garde du corps, brutalement répudiés par un gourou narcissique et égocentrique pété au valium, ivre de pouvoir et d’argent. Sexe, magouilles électorales, Rolls Royce et secte tombée dans le para-militaire ou quand la spiritualité cède la place à la consommation compulsive de produits de luxe. A tout prix.

Ci-dessous, un autre documentaire tourné  du vivant d’Osho. 

 

Sai Baba

Sathya Sai BabaSai Baba, repérable à sa coupe afro et décédé en avril 2011, se prenait lui pour la réincarnation de… Sai Baba. Explication: Sathya Sai Baba dit être la réincarnation de Shirdi Sai Baba, un sage et guru décédé en 1918. Ce dernier, un ascète d’origine brahmane mais proche de l’Islam, prônait une spiritualité exempte de religions et s’opposait au système de castes. Il encourageait hindous et musulmans à étudier les textes de leur religion respective, autant que le respect de la vie sous toutes ses formes, dans l’empathie.

Shirdi Sai BabaDans un second temps, Sai Baba 2, se prend également pour la réincarnation de Shiva, puis un peu plus tard pour la Purnavatara de ce dernier, c’est à dire une incarnation intégrale du dieu. Bon, il faut dire que dans son ashram de Puttaparthi, les fleurs s’inclinaient sur son passage. Ce qui n’est tout de même pas rien. Ça peut monter à la tête. Côté doctrine, il prône la présence d’un dieu suprême (lui ?), supérieur et qui engloberait l’ensemble des autres dieux, toutes religions confondues.

Il ne laisse aucun texte derrière lui. Mais c’est surtout un excellent prestidigitateur, un illusionniste de prestige, très très très populaire auprès des indiens. Un escroc de premier ordre donc. Qui fait apparaître de la « cendre sacrée » et des photos (dédicacées ?) entre ses doigts, qui régurgite des lingam en public. Voir les vidéos ci-dessous. Le « dieu Téflon » comme certains l’appellent (car intouchable), a aussi été accusé d’abus sexuels sur des enfants et ses disciples, ainsi que de blanchiment d’argent et de fraude. Soutenu et respecté jusque dans les hautes sphères de la politique indienne, il n’a jamais été condamné. On est pas un dieu Téflon pour rien. Un autre grand adepte du culte de la personnalité. Danger secte. Mais lui survivra-t-elle ?

Sur Wikipédia:

 Les trucs de Sai Baba

 

A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada

Swami PrabhupadaSwami Prabhupada, mort en 1977, est le fondateur à New York de la Société internationale pour la conscience de Krishna (ISKCON), qu’on appelle communément les « Hare Krishna ». Le mouvement a surtout eu de l’ampleur dans les années 1970 et 1980. Sa philosophie est surtout centrée sur l’étude de la Bhagavad Gita, un des textes fondateurs de l’hindousime.

Des pratiques de lavage de cerveau et de pédophilie ont été dénoncées au sein de cette secte, ainsi que des allégations de meurtre, de racket et de fraude. Repérables à cent mètres avec leurs fringues indiennes en principe safran, les disciples se baladent volontiers en procession dans les capitales occidentales. Ils ont l’air de pas mal cartonner en Europe de l’Est actuellement.

 Comme un petit air d’acide…  Version hollandaise contemporaine

 

Superstitions

Deux bouquins sur le thème, que je conseille 
[docu] Un psychanalyste freudien indien (si, si !) analyse les pratiques thérapeutiques chamaniques et mystiques de l’Inde profonde et cherche des réponses rationnelles à leur efficacité. [fiction] L’histoire initiatique d’un jeune homme indien qui apprend les rudiments de l’illusionnisme auprès de saddhus et autres gurus. Ecrit par un ethnologue anglo-afghano-indien.

Centres et ashrams de yoga

J’ai pas testé, mais j’ai eu de très bons échos des International Sivananda Yoga Vedanta Centres, qu’on trouve un peu partout dans le monde, particulièrement en Inde. Pour les trois ashrams en Inde: un à proximité de Thiruvananthapuram (Kerala), un à côté de Madurai (Tamil Nadu) et un troisième à Uttarkashi (Uttarakhand). 550 Rps / nuit en dortoir, 650 en chambre double, sous forme de donation. Le séjour minimum est de trois jours. Il existe aussi cinq centres: deux à Delhi, un à Chennai, à Thiruvananthapuram et à Madurai.

Ils offrent des cours de tous les niveaux, de débutant à enseignant avancé.

 

Retraites (sérieuses) de méditation bouddhiste

Personnellement, j’ai testé à plusieurs reprises les cours de méditation Vipassana selon S. N. Goenka (des retraites silencieuses de 10 jours) et je ne peux que les conseiller. Pas de prosélytisme, pas de forcing, pas de relances après. Basés sur un système de contribution libre, les dons effectués par les méditants servent à financer le cours suivant. Attention, il y a un code de discipline très strict: durant dix jours, interdiction de parler, lire, écrire, écouter ou jouer de la musique, fumer, etc. On est seul avec soi-même. Une expérience qui a profondément bouleversé ma vie.

Le Vipasana est la technique de méditation développée par le Buddha et qui est l’enseignement de base de tous les courants du bouddhisme. Il existe beaucoup de centres en Inde et dans le reste du monde. Plus d’infos sur: www.dhamma.org

Application du Vipasana dans les prisons indiennes

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