Je suis arrivé à Tabriz hier matin, vers huit heures. Le ciel était couvert, l’air frais. Du terminal assez décentré, j’ai pris un taxi jusqu’au Darya Guesthouse – qui est devenu un hôtel – pour 50'000 rials. Les prix ont grimpé. Pas de bol, il était complet. Ils m’ont donné une autre adresse à 200 mètres, au fond d’une impasse. Complet aussi. Je n’ai pas été trop déçu car ça avait l’air assez glauque. Le Qods Hotel, qui donne en plein sur le carrefour, avait l’air glauque aussi, je ne me suis pas arrêté.
Lorsque je me lève, le ciel est uniformément gris-blanc. Pas terrible pour les photos, ça… je décide donc d’aller plutôt faire de l’intérieur en commençant par le bazar. Je descends dans la rue et vois plein de flics aux carrefours, matraques à la ceinture, ce qui me paraît assez inhabituel. Arrivé au bazar, je trouve une petite entrée et y pénètre. Ses ruelles sont assez belles côté boutiques, mais n’offrent rien de particulier au niveau architectural. Je m’y promène au hasard. Section tableaux douteux, épiceries, fringues, fromages, miel, tapis.
Dans la vaste cour de la mosquée, des groupes de jeunes jouent au volley-ball ou écoutent du trash métal sur un portable, assis dans un coin. La mosquée, construite au XVe siècle fut recouverte de mosaïque bleue à l’intérieur comme à l’extérieur, d’où son nom. Elle fut malheureusement détruite en 1773 par un tremblement de terre et resta à l’état de ruine jusque dans les années 1960, où une lente et laborieuse reconstruction s’entreprit. Il ne reste plus grand chose de la mosquée originale, mais la rénovation a été faire de manière assez fine, les pièces manquantes ayant été recréées dans des tons plus clairs, ce qui permet de les distinguer des mosaïques d’époque et de mettre ces dernières valeur.
Un petit groupe de touristes allemands se promène, de même qu’une imposante classe d’étudiantes iraniennes.
Jouxtant la mosquée bleue, un parc public. Je m’y arrête sur un banc pour faire le point sur la suite de ma balade. Les bancs sont disposés en carré et très fréquentés par des hommes d’un certain âge. Lorsque je m’assois, tous les regards se tournent vers moi. Tout d’abord, je ne suis pas trop à l’aise. Je souris à un ou deux des hommes qui me fixent, sans résultat. J’allume une clope, sors mon Lonely. Un homme d’une soixantaine d’année, l’air grave, se lève alors d’un banc situé en face.
Il a plu cette nuit. La température a chuté, le ciel est nuageux. Au loin, la neige recouvre les sommets du mont Sahand. Ça donne pas envie de sortir, mais j’ai bien envie de mes baklavas quotidiens. Je me pousse donc au cul pour sortir et j’embarque mon ordi avec. J’ai pas mal de posts à écrire encore. Cette journée va y servir. Quand je sors de l’hôtel, il recommence à pleuvoir. Super… bon, une fine averse, presque de la bruine. C’est pas méchant.