Kathmandu, 20 ans plus tard…

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Le stupa de Bodhnath, dans la banlieue de Kathmandu

Finis, le sud, son soleil, ses plages et mon hamac. Je suis à Kathmandu depuis deux jours, après une rapide escale à Delhi. Deux vols sans histoire de Trivandrum à Delhi, puis de Delhi à Kathmandu. Je retrouve le Népal où j’avais séjourné il y a vingt ans, lors de mon premier tour d’Asie. J’y avais fêté mes vingt-six ans, je vais y fêter mes quarante-six à la fin de la semaine. J’y viens maintenant pour y organiser un séjour « carnets de voyage » avec un groupe, prévu en octobre prochain. Quelques obligations au menu donc, mais un réel plaisir de me retrouver ici, entouré de népalais – si sympas – et de tibétains – je suis actuellement à Bodhnath, le centre de la communauté tibétaine en exil. Et je me demande bien pourquoi je n’y ai pas remis les pieds depuis vingt ans.

Du voyage « pro »

Durbar Square à Kathmandu

Donc, ce coup-ci, c’est du « voyage professionnel » et plus juste pour le plaisir de bourlinguer ici et là. Reste que ça ne change pas grand-chose, si ce n’est que j’ai un itinéraire prédéfini et quelques tâches incontournables, comme de réserver des hôtels et des moyens de transports pour le groupe ou de sélectionner des lieux qui feront le bonheur des aquarellistes.

Un mois au Népal

Femmes tibétaines devant une roue à prières à Bodhnath

Pour l’itinéraire, il reste sympa (je l’ai défini avec mon père, qui participe aussi à l’organisation), bien que principalement dans des lieux assez touristiques. On va en effet rester dans les chemins battus, du moins au début, avec la vallée de Kathmandu : Bodhnath et son stupa, Durbar Square de Kathmandu et sa vieille-ville, Bhaktapur, Patan, Swayambhunath et Pashupatinath. Je vais ensuite m’en écarter un peu en partant dans le Nagrajun Shivapuri National Park, puis dans la région de Bandiur, entre Kathmandu et Pokhara, avec Gorkha, Manakamana et la vallée de Sadar Bazar. Je verrai ensuite si j’ai le temps de partir un peu dans des coins plus reculés, mais je ne pense pas faire de trekking, n’étant pas équipé – ni très motivé, je dois l’admettre – pour cela. J’ai un mois devant moi. On verra, tout est ouvert…

Temple de Jana Mahal, dans la vieille ville de Kathmandu

Quand aux « tâches incontournables », c’est pas la mer boire et ça me permet d’une part d’approfondir certains aspects du voyage dont je n’ai pas l’habitude, et d’autre part de rencontrer des gens sympas. Dans les impératifs, il va aussi falloir que je passe par la case « visa indien », car j’y retourne deux semaines début mai pour organiser un second séjour « carnets de voyage » dans la région de la Yamuna Valley, dans l’Uttarakhand, en mai 2015, avec peut-être un petit crochet par l’Himachal Pradesh.

20 ans après…

Scène de rue sur une petite place de la vieille ville de Kathmandu

Me revoici donc à Kathmandu, vingt ans plus tard. Visa d’un mois délivré avec le sourire à la frontière (40 U$, mais possible trois mois pour 100 US$). Je les adore, ces népalais…

La vieille ville de Kathmandu

Ce que j’ai constaté jusque-là: les gens sont toujours aussi sympas ; la pollution est toujours aussi terrible ; les femmes toujours aussi belles. L’administration a l’air toujours aussi bordelique: j’ai testé la poste aujourd’hui pour retirer un paquet que je m’étais envoyé depuis Goa avec mes effet pour le froid; pas triste. J’ai d’ailleurs rédigé un post séparé pour relater l’anecdote… Sinon, les motos et les voitures ont largement remplacé les vélos d’antan et la Bagawati, la rivière qui traverse Kathmandu, pue toujours autant. En gros, il ne me semble pas qu’il y ait eu de grands changements au Népal en vingt ans, sauf bien sûr l’évolution technologique: Internet et smart phones partout, ainsi que des «inverters», un appareil qui restitue de l’électricité durant les coupures de courant.

Ce qui frappe peut-être le plus pour qui a suivi l’évolution de l’Inde durant ces vingt dernières années, c’est de voir que le Népal n’a pas suivi. Il est resté un pays sous-développé, tant mécaniquement qu’industriellement. Dans les champs, le travail se fait toujours à la main, même dans la vallée de Kathmandu, alors qu’en Inde les tracteurs se sont largement répendus dans les campagnes. Ici, on trouve encore très peu de produits industriels et beaucoup de biens, notamment dans la construction, sont encore artisanaux. Le commerce de détail se fait encore dans de petites échoppes poussièreuses et les grands « shopping malls » qu’on trouve dans les banlieues indiannes ne sont pas arrivés jusqu’ici.

Autre différence, me semble-t-il, beaucoup de népalais ont perdu leur sourire… Les visages me semblent plus graves. Mais peut-être faut-il que je sorte des sentiers battus et de la vallée de Kathmandu, pour partir dans les montagnes, ce que je n’ai pas trop eu le temps de faire jusqu’ici.

Galerie photos de Kathmandu en 1994

Kathmandu et ses coupures d’électricité

Bodhnath durant une coupure d'électricité

Les coupures de courant sont devenues endémiques ici, le Népal ayant de toute évidence de gros problèmes d’approvisionnement qui l’amènent à planifier la distribution d’électricité. Dans le quartier de Bodhnath où je loge, les coupures de courant ont lieu :

  • Le lundi : de 5h à 12h et de 16h à 21h ;
  • Le mardi : de 4h à 10h et de 14h à 20h  ;
  • Le mercredi : de 3h à 9h et de 12h à 18h ;
  • Le jeudi : de 10h à 17h et de 20h à 1h ;
  • Le vendredi : de 9h à 16h et de 19h à 24h ;
  • Le samedi : de 7h à 14h et de 18h à 23h ;
  • Le dimanche : de 6h à 13h et de 17h à 22h ;

soit douze ou treize heures de coupures quotidiennes. On peut même envoyer un SMS (texto) au numéro 2722 avec le code du quartier (« G4 » ici), pour obtenir les horaires de coupures du quartier. Autant dire qu’il faut s’organiser quand on voyage avec de l’équipement électronique.

Durbar Square

Durbar Square à Kathmandu

Au Durbar Square de Kathmandu, où j’ai passé la journée de hier, le nombre de touristes a explosé, mais j’ai été agréablement surpris par la propreté des lieux. Pas un papier qui traîne. Ce qui n’est pas valable pour la vieille ville commerçante qui n’a pas beaucoup changé, si ce n’est peut-être le nombre de personnes au mètre carré et, malheureusement, quelques bâtiments «modernes», en béton, qui ont remplacé d’anciennes maisons traditionnelles en bois sculpté.

Bodhnath

Bodhnath est le centre néplais de la communauté tibétaine en exil

Bodhnath, je n’y étais pas venu à l’époque et ne peux donc faire de comparaison, mais le pourtour du stupa, voies publiques et maisons, sont particulièrement bien entretenues et semblent avoir été récemment rénovées. Peut-être un de avantages à être un site classé par l’UNESCO, comme Durbar Square…

Bougies au stupa de Bodhnath

Reste que les sites historiques de ce pays sont toujours d’une beauté et d’un charme saisissants, envoûtant, comme ils l’étaient déjà il y a quelques décennies. Le Népal n’a rien perdu de sa magie dans les quelques lieux que j’ai visités jusqu’ici. Les constructions modernes, par contre, sont une véritable catastrophe, comme trop souvent.

Climat

Côté climat, en ce début d’avril, ce n’est plus les chaleurs du Kerala. Dans les 25 °C la journée, dans les 15 °C la nuit. La couette de l’hôtel est la bienvenue en fin de nuit. Ces derniers jours ont été plutôt beaux, quoique avec un soleil un peu voilé, mais aujourd’hui était un jour d’orages et de pluies, sans que ce ne soit le gros déluge. J’ai été content de récupérer mes chaussures et mon sweater à la poste.

Petites blessures handicapantes

Les chaussures surtout, car après deux mois en tongs dans le sable et la poussière, la peau de mes pieds est devenue très sèche et des crevasses sont apparues à mes talons, entrainant un gêne sévère lors de la marche. Ce qui n’est pas terrible pour visiter une ville, et encore moins un pays… Journée tranquille donc aujourd’hui, avec juste un saut en taxi à la GPO (General Post Office) de Kathmandu, pour ne pas trop forcer, en espérant que mes crevasses se referment rapidement.

Malgré ces petits bobos sans gravité, me retrouver ici au Népal, vingt ans après, est un véritable plaisir !

Hôtels : réservation recommandée !

Attention : sur Bodhnath, les hôtels sont fréquemment complets à cette période de l’année. Ça vaut donc la peine de réserver à l’avance. Je voulais descendre à la Shenchen Guesthouse, tenue par un monastère tibétain, mais elle était complète. Je me suis rabattu sur la Lotus Guesthouse (que je conseille – 800 Rps la double-room, sans sdb), elle aussi tenue par un monastère tibétain. Elle est complète aussi depuis deux jours.

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