Mr Goswami, astrologue astro-tantrik

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Mr Goswami, astologue astro-tantrik, et ses aras 

Alors qu’avec Lavinia et Andy on rentre de Daraganj, où on est allés manger un morceau suite à l’annulation de la réception chez Anandji pour cause de baston d’avocats, on s’arrête à un tchaïshop sur la route frontière entre le quartier d’Allahabad et la Kumbha Mela. C’est le tchaïshop où on s’est abrités de l’oragan avec Lavinia à notre arrivée à la Kumbha Mela en début de semaine. Pas mal de monde y discute en dégustant un tchaï dans la fraicheur du soir.

Andy commence une discussion sur fond de théorie du complot avec un jeune étudiant indien. Sonia Gandhi serait un sous-marin de la CIA ou un truc du genre. J’écoute un moment d’une oreille distraite, puis décroche assez vite, car si je me passionne pour les discussions plitiques, les théories du complot me gonflent rapidement lorsqu’elles sont loufoques ou pas sérieusement étayées. Ce qui est le cas.

Invitation pour le tchaï

Un petit gars à la barbe grisonnante qui sirote un tchaï à côté de nous, nous invite ex abrupto à boire le tchaï chez lui. «C’est juste à côté» dit-il. Je suis un peu sur la défensive, ce genre de proposition cachant parfois des attentes pécuniaires sous-jacentes. De plus, le « juste à côté » indien est une notion assez élastique. Mais Lavinia et Andy acceptent l’invitation et je suis le mouvement. Nous venons de rencontrer «P. K. Gowami, Astrologer & Astro Tantrik», à en croire sa carte de visite.

On part avec lui, montant une rue en forte déclivité qui pénètre dans Daragang, puis on prend une ruelle sombre qui s’enfonce dans le labyrinthe du quartier, avant d’arriver à une étroite porte métallique dont l’accès est encombré de vélos et de scooters qu’on est obligés de déplacer. Derrière, la cour intérieure de son immeuble. On monte encore trois marches et on débouche dans son salon, une pièce aux murs turquoise électrique, froidement éclairée au tube néon. Une grande table en bois massif sur laquelle deux aras pépient dans une cage, quelques chaises assorties et un canapé défoncé.

Mr Goswami et les siens

Mme Goswami

Sa femme, adorable et pleine de charme, nous accueille, prépare le tchaï. On s’installe. Le fiston, un étudiant d’une vingtaine d’année qui répond au nom de Saurabh, arrive tout sourire et s’installe avec nous. Il s’avère être aussi adorable que ses parents. Il a un frangin, qui est absent et qu’on ne rencontrera pas.

Saurabh et sa mère

Mr Goswami père est donc astrologue. Les indiens raffolent des astrologues qui influencent une grande partie de leur vie. Ils y sont omniprésents. Aucune décision importante n’est prise en Inde sans avoir consulté préalablement un astrologue. Les dates des mariages, le choix des époux ou celui d’une pierre à monter sur une bague, les fêtes religieuses, tout est déterminé par les astrologues qui jouissent donc d’une grande influence dans la société indienne. Mr Goswami est l’un d’eux.

Les perroquets de la divination

Mr Goswami et ses aras

Et les aras font partie de ses instruments de travail. Il les adore, ses aras. En fait, Mr Goswami est un passionné d’oiseaux. Il en a plus d’une centaine dans une pièce à l’étage, nous informe-t-il.

Les perroquets divinatoires. Celui du fond tient une pièce de monnaie dans le bec.

 

Et de sortir ses aras de leur cage. Aussitôt, les perroquets s’envolent dans le salon et se réfugient sur le bord des armoires ou les saillies du mur, avant de revenir vers lui. Ils se perchent sur son épaule, il les embrasse, puis ils partent s’installer sur une autre épaule ou parfois tentent de se jucher sur une tête. Mr Goswami sort une pièce de monnaie qu’il lance sur la table, près d’un des volatiles qui la prend dans son bec et la jette un peu plus loin. Pile ou face ? c’est le perroquet qui fait le choix divinatoire.

La Kumbha Mela by night

La Kumbha Mela by night vue du toit des Goswami

Je demande si j’ose fumer dans la petite cour intérieure et Saurabh le fiston me propose de venir avec lui. Il y a mieux que la cour intérieure. On monte dans les étages où je découvre un dédale d’escaliers et de pièces en enfilades, dont certaines sont encore en chantier. On débouche finalement sur un toit plat offrant une superbe vue panoramique de la Kumbha Mela by night.

Vue sur le secteur 4 de la Kumbha Mela

Consultation astrologique

Andy (de dos) et l'étudiant adepte des complotsQuand on redescend, Andy parle toujours complots avec le jeune étudiant adepte de théories du complot et Lavinia parle astrologie avec l’astrologue. Qui lui propose de monter à l’étage pour se pencher sur son cas, ce qu’elle accepte un peu par politesse.

Le temps passe, les discussions se prolongent. Je discute un bon moment avec Saurabh, de ses études, de sa vie, de ses aspirations. De fil en aiguille, il est bientôt 22 heures. Je monte à l’étage pour voir où ils en sont et essayer de lancer le mouvement du retour au camp. J’y trouve Lavinia recroquevillée sur une chaise, Mr Goswami plongé dans des tables astrologiques à faire de savants calculs.

Le problème, c’est que Mr Goswami parle un anglais pour le moins rudimentaire et que Lavinia ne comprend à peu près rien à ce qu’il lui explique. La consultation tourne un peu court.

Mr Goswami

La consultation astrologique de Mr Goswami

Tables astrologiques des astrologues indiens

Gros plan sur les tables astrologiques

Entre ornithologues

Lavinia et Saurabh sur le toit de la maison

Puis nous montons tous sur le toit pour admirer le paysage nocturne de la Kumbha Mela. En redescendant, Mr Goswami nous fait visiter son saint des saints : sa volière. Dans deux petites mais hautes pièces du premier étage, des dizaines d’oiseaux sont perchés sur les aspérités du mur. Certains sont dans des cages suspendues au milieu d’une des chambres. L’astrologue est visiblement aux petits soins avec eux.

Mr Goswami dans sa volière

Andy, en ornithologue passionné, est aux anges. Notre hôte lui offre des plumes qui sont tombées au sol, qu’il recueille avec grande précaution. Les deux parlent longuement oiseaux.

Andy et les plumes offertes par Mr Goswami

Lorsque le moment est venu de retourner au camp d’Anandji, les Goswami père et fils insistent pour nous ramener en scooter. On est un peu gênés, on décline, mais ils insistent et on finit par accepter.

Les plumes d'Andy délicatement ramenées de Papouasie

Arrivés au camp qui roupille après une agréable balade en scooter dans la Kumbha Mela déserte, Andy part chercher sa valise en carton et en extrait un long tissu délicatement enroulé sur lui-même, qu’il ouvre pour en sortir d’immenses plumes ramenées de Papouasie. Le regard déférent de l’astrologue en dit long sur la considération qu’il lui porte. Les deux se sont trouvés, pas de doute…

Comme demain on quitte la Kumbha Mela pour retourner à Varanasi, on ne traîne pas trop avant d’aller se coucher.

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